lundi 29 octobre 2012

Je pars demain pour une destination inconnue de Maud Tabachnik


  • 240 pages
  •  : Archipel (5 septembre 2012)Collection : Suspense
Les romanciers ont parfois des idées étranges. L'odyssée de l'Exodus, un bateau rempli de juifs, pour la plupart anciens déportés, qui essaye de gagner la Palestine a déjà été racontée dans des versions romancées, historiques et cinématographiques. Ce qui devient important dans ce travail, déjà largement balisé, c'est donc l'angle d'attaque que peut utiliser un auteur qui est important. 

Maud Tabachnik, avec Je pars demain pour une destination inconnue, va donc se concentrer sur différents aspects. Elle embarque son action sur l'avant et l'après (évitant ainsi les grandes scènes de pathos du voyage-même). Elle démonte avec soin les efforts de l'autorité juive naissante pour préparer et équiper le bateau, pour lutter contre des arabes et des voyous qui essayent d'empêcher le départ. Puis elle développe tout le retour lorsque l'émigration aura échoué. 

Elle ajoute un agent secret anglais et des rencontres politiques (le cabinet anglais, les ministres français, une réunion à l'Onu), qui lui permettent de mieux présenter les enjeux autres que ceux des humains embarqués dans cette galère. 

Enfin, elle incarne son histoire en des personnages emblématiques mais caricaturaux (une jeune juive courageuse, un espion qui doute, un arabe fourbe, des truands mesquins). 

Les truands qui interviennent apparaissent également comme des anciens collaborateurs ce qui montre les limites et peut-être l'éventuelle polémique qui pourrait surgir : les traits sont très marqués et de nombreuses fois l'auteur esquisse un parallèle entre la politique coloniale anglaise et le sort des juifs sous le Troisième Reich, ajoutant même que la répression qui s'abat sur eux est souvent le fait de gens avec lesquels ils luttèrent contre les armées allemandes. 

De même, les arabes ou Palestiniens apparaissant sous des jours peu sympathiques (y compris à l'Onu où ils refusent de saluer les juifs qui leur tendent la main). Ce parti-pris assumé de manière consciente revient donc avec force sur un épisode connu de l'immédiate après-guerre en lui donnant de la vie et du relief, en lui offrant à travers une intrigue romancée centrée en grande partie sur la France et sur des personnages romantiques et idéalistes, une chance de rencontrer un public peu féru au courant des subtilités de l'histoire contemporaine, et peu farouche vis-à-vis de la subjectivité d'un premier récit dans une collection qui voulait s'appuyer sur une certaine véracité. - k-libre

  • lecture commencée le 28/10/2012
  • lecture terminée le 29/10/2012
  • Détails sur le produitUn auteur que j'aime assez en général. Là je suis un peu restée sur ma faim, malgré l'intérêt que j'éprouve pour le sujet, j'ai trouvé ce livre un peu plat et quelques parti pris. 
  • Pour ceux qui ne connaissent pas cette histoire ce peut être une bonne approche, mais franchement Exodus de Uris Leon est bien meilleur.

mes préférés parmi sa longue bibliographie :

2 commentaires:

  1. Bonjour Annie
    Et oui, je te surveillais de loin !
    Pour moi Exodus de Leon Uris n'est pas le meilleur car il ne reflète pas l'exacte vérité et Maud Tabachnick s'est appuyée sur des faits réels, surtout pour le dénouement. Qu'il soit de parti pris, cela est sans conteste mais de toute façon chaque camp possédera sa vérité.
    Amitiés

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    1. bonsoir Oncle Paul,

      je fais de moins en moins de visite aussi, vie familiale un peu compliquée en ce moment.

      Tu as probablement raison, chaque auteur a sa vérité. J'ai tendance à privilégier l'auteur qui m'a fait découvrir un fait historique, plutôt que les suivants.

      J'ai eu le même problème en lisant "Max" de Sarah Cohen-Scali. Impressionnant aussi mais ma préférence reste pour "Au nom de la race" de Marc Hillel.

      Reste que j'aime bien l'auteur, et que je la lirai de nouveau avec plaisir.

      amitié

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