jeudi 2 février 2012

né un 2 février... Philippe Claudel

Philippe Claudel est un écrivain et réalisateur français, né le 2 février 1962 à Dombasle-sur-Meurthe, en Meurthe-et-Moselle.


Philippe Claudel est agrégé de lettres modernes et a consacré une thèse à André Hardellet sous le titre « Géographies d'André Hardellet ». Très attaché à la Lorraine où il est né et réside toujours, il est maître de conférences à l'Université de Nancy au sein de laquelle il enseigne à l'Institut Européen du Cinéma et de l'Audiovisuel, en particulier l'écriture scénaristique. Philippe Claudel a également été professeur en prison et auprès d'adolescents handicapés physiques.
Ses principaux romans sont traduits dans le monde entier; son film, Il y a longtemps que je t'aime, avec Kristin Scott Thomas et Elsa Zylberstein, a obtenu un grand succès en France et dans le monde1.
Son second film Tous les soleils avec Stefano AccorsiNeri MarcorèClotilde CourauLisa Cipriani, et Anouk Aimée est sorti en France le 30 mars 2011.
Il intègre l'Académie Goncourt le 11 janvier 2012 au couvert de Jorge Semprun2

source principale : wikipédia

Bibliographie
rongés / tentation de lire...

romans
  • Meuse l'oubli 1999 : Meuse l'oubli, Paris, Balland, 141 p.  " Des jours durant, j'ai décliné le visage et le nom : "Paule, ma Paule, ma petite Paule du bord de mer, du centre des terres sous les volées d'orage, des soirs de Gand et de Lille", j'ai brassé ses cheveux et sa nuque, ses épaules et ses cuisses, le rire dans ses yeux, et je tentais de l'unir, ma Paule en allée, à l'impossible mot... morte, morte, morte... " Face à la perte de Paule, le narrateur fuit les lieux où ils ont vécu et finit par s'installer dans le village de Feil, sur la Meuse. Dans ces paysages nostalgiques et cette atmosphère brumeuse, la présence de Paule devenue obsédante se mêle aux souvenirs d'une enfance douloureuse. Dans Meuse l'oubli, Philippe Claudel évoque avec talent le renoncement et l'acceptation du deuil, et restitue avec justesse et pudeur cette souffrance que seul le temps atténue.
    Sélectionné par le 13e Festival du premier roman, à Chambéry, en 2000.
  • Quelques-uns des cent regrets 1999 : Quelques-uns des cent regrets, Paris, Balland, 171 p. (ISBN 978-2-7158-1254-3)
  • Le Café de l'Excelsior 1999 :  Le Café de l'Excelsior, Nancy, La Dragonne, 90 p.-  Viens donc Jules, disait au bout d'un moment un buveur raisonnable, ne réveille pas les morts, ils ont bien trop de choses à faire, sers-nous donc une tournée. Et Grand-père quittait son piédestal, un peu tremblant, emporté sans doute par le souvenir de cette femme qu'il avait si peu connue, si peu étreinte, et dont la photographie jaunissait au-dessus d'un globe de verre enfermant une natte de cheveux tressés qui avaient été les siens, et quelques pétales de roses à demi tombés en poussière. Il saisissait une bouteille, prenait son vieux torchon à carreaux écossais et, lent comme une peine jamais surmontée, allait remplir les verres des clients.
  • J'abandonne 2000 : J'abandonne, Paris, Balland, 105 p.  « D'un signe, mon collègue me fait comprendre qu'il est encore trop tôt, qu'il vaut mieux attendre encore si nous voulons avoir une chance. Les hyènes que nous sommes ne sont jamais pressées. Elles tournent des heures autour de leur proie en attendant qu'elle faiblisse et se couche. C'est pourquoi nous ne présentons notre demande que lorsque le client est allé au bout, tout au bout de son chemin. C'est quand il est bien tendre, comme dit mon collègue, qu'il faut bondir et le dépecer. Et nous bondissons. Mais aujourd'hui, je ne veux plus bondir. »
  • 2000 :  Barrio Flores : petite chronique des oubliés, Nancy, La Dragonne, 94 p. (ISBN 978-2-913465-09-1)
  • Le bruit des trousseaux 2002 : Le Bruit des trousseaux, éditions Stock -  Pendant onze années, chaque semaine, Philippe Claudel est allé donner des cours de français en prison, à des hommes et des femmes, jugés ou en attente de l'être, qui avaient commis des actes plus ou moins graves. Quelques mois après avoir cessé ces visites, il a pris conscience que ce lieu l'habitait toujours et pesait sur sa vie. Ni le roman ni le récit, dans leur fluidité, n'auraient su mettre en lumière ce qui est de l'ordre du morcellement et de la rupture. Car la prison fragmente la vie, la découpe selon l'espace et le temps, la retranche, l'ampute. De courts textes sont nés. Des scènes s'articulant les unes aux autres. Un puzzle s'est dessiné, qui peut se lire aussi et surtout comme une tentative de rendre compte d'un lieu qui n'en est pas un, d'un lieu que l'on masque toujours derrière des portes scellées. Un lieu qui nous hante malgré tout, et où la plupart d'entre nous n'entrent jamais.
  • Les âmes grises 2003 : Les Âmes grises, Paris, Stock, 284 p. - « Elle ressemblait ainsi à une très jeune princesse de conte, aux lèvres bleuies et aux paupières blanches. Ses cheveux se mêlaient aux herbes roussies par les matins de gel et ses petites mains s'étaient fermées sur du vide. Il faisait si froid ce jour-là que les moustaches de tous se couvraient de neige à mesure qu'ils soufflaient l'air comme des taureaux. On battait la semelle pour faire revenir le sang dans les pieds. Dans le ciel, des oies balourdes traçaient des cercles. Elles semblaient avoir perdu leur route. Le soleil se tassait dans son manteau de brouillard qui peinait à s'effilocher. On n'entendait rien. Même les canons semblaient avoir gelé. - C'est peut-être enfin la paix... hasarda Grossies. - La paix mon os ! lui lança son collègue qui rabattit la laine trempée sur le corps de la fillette. » Prix Renaudot en 2003, adaptation au cinéma Les Âmes grises en 2005.
  • La petite fille de Monsieur Linh  2005 : La Petite Fille de Monsieur Linh, Paris, Stock, 159 p. - Monsieur Linh est un vieil homme. Il a quitté son village dévasté par la guerre, n’emportant avec lui qu’une petite valise contenant quelques vêtements usagés, une photo jaunie, une poignée de terre de son pays. Dans ses bras, repose un nouveau-né. Les parents de l’enfant sont morts et Monsieur Linh a décidé de partir avec Sang Diû, sa petite fille. Après un long voyage en bateau, ils débarquent dans une ville froide et grise, avec des centaines de réfugiés.
    Monsieur Linh a tout perdu. Il partage désormais un dortoir avec d’autres exilés qui se moquent de sa maladresse. Dans cette ville inconnue où les gens s’ignorent, il va pourtant se faire un ami, Monsieur Bark, un gros homme solitaire. Ils ne parlent pas la même langue, mais ils comprennent la musique des mots et la pudeur des gestes. Monsieur Linh est un cœur simple, brisé par les guerres et les deuils, qui ne vit plus que pour sa petite fille. Philippe Claudel accompagne ses personnages avec respect et délicatesse. Il célèbre les thèmes universels de l’amitié et de la compassion. Ce roman possède la grâce et la limpidité des grands classiques.
  • Le rapport de Brodeck 2007 : Le Rapport de Brodeck, Paris, Stock, 414 p.  Le métier de Brodeck n'est pas de raconter des histoires. Son activité consiste à établir de brèves notices sur l'état de la flore, des arbres, des saisons et du gibier, de la neige et des pluies, un travail sans importance pour son administration. Brodeck ne sait même pas si ses rapports parviennent à destination. Depuis la guerre, les courriers fonctionnent mal, il faudra beaucoup de temps pour que la situation s'améliore. «On ne te demande pas un roman, c'est Rudi Gott, le maréchal-ferrant du village qui a parlé, tu diras les choses, c'est tout, comme pour un de tes rapports.»
    Brodeck accepte. Au moins d'essayer. Comme dans ses rapports, donc, puisqu'il ne sait pas s'exprimer autrement. Mais pour cela, prévient-il, il faut que tout le monde soit d'accord, tout le village, tous les hameaux alentour. Brodeck est consciencieux à l'extrême, il ne veut rien cacher de ce qu'il a vu, il veut retrouver la vérité qu'il ne connait pas encore. Même si elle n'est pas bonne à entendre.
    "À quoi cela te servirait-il Brodeck ? s'insurge le maire du village. N'as-tu pas eu ton lot de morts à la guerre ?
    Qu'est-ce qui ressemble plus à un mort qu'un autre mort, tu peux me le dire ? Tu dois consigner les événements, ne rien oublier, mais tu ne dois pas non plus ajouter de détails inutiles. Souviens-toi que tu seras lu par des gens qui occupent des postes très importants à la capitale. Oui, tu seras lu même si je sens que tu en doutes..."
    Brodeck a écouté la mise en garde du maire.
    Ne pas s'éloigner du chemin, ne pas chercher ce qui n'existe pas ou ce qui n'existe plus. Pourtant, Brodeck fera exactement le contraire
    Prix des libraires du Québec en 2008.
    Prix des lecteurs du Livre de poche en 2009
  • L'Enquête 2010 : L'Enquête, Paris, Stock, 278 p. - « C’est en ne cherchant pas que tu trouveras. » Comment l’Enquêteur du nouveau roman de Philippe Claudel aurait-il pu s’en douter ? Comment aurait-il imaginé que cette enquête de routine serait la dernière de sa vie ? Chargé d’élucider les causes d’une vague de suicides dans l’entreprise d’une ville qui ressemble hélas à toutes les nôtres, l’Enquêteur est investi d’une mission qu’il doit mener à terme comme il l’a toujours fait. Des signes d’inquiétude s’emparent de lui peu à peu : l’hôtel où il s’installe accueille tantôt des touristes bruyants et joyeux, tantôt des personnes déplacées en détresse. Dans l’entreprise où il devrait être attendu afin de résoudre son enquête, personne ne l’attend et tous lui sont hostiles. Est-il tombé dans un piège, serait-il la proie d’un véritable cauchemar ? On l’empêche de boire, de dormir, de se nourrir, on ne répond jamais à ses questions que par d’autres questions. Le personnel même est changeant, soit affable soit menaçant. À mesure qu’il avance dans ses découvertes, l’Enquêteur se demande s’il n’est pas lui-même la prochaine victime d’une machine infernale prête à le broyer comme les autres. On devine ainsi que l’impuissance de l’Enquêteur à clore son enquête reflète notre propre impuissance face au monde que nous avons construit pour mieux nous détruire.

nouvelles
  • Les petites mécaniques 2002 : Les Petites mécaniques, Paris, Mercure de France, 158 p.-  Le rêve en sa mémoire perdait de sa fraîcheur, mais non de sa force, et si la violence du songe demeurait, ainsi que les multiples détails de la scène comme par exemple les gestes des deux hommes, le bras nu de la femme au carrosse poussiéreux, la jeune femme ne parvenait plus que très rarement, et à chaque fois avec une peine accrue et une intensité moindre, à éprouver la trouble émotion née de son rêve, ce vertige qui nouait et dénouait ses entrailles quand les chocs des coups résonnaient sur le pilier, et que l'église s'anéantissait tout entière. 
    Aussi, afin de pouvoir à loisir retrouver ce qu'elle n'avait jusqu'alors jamais connu, pas même lors des étreintes fatiguées du vieux comte qui l'avait épousée, Beata Désidério eut-elle l'idée de faire peindre son rêve. 
  • 2002 : MirhaelaGérardmerÆncrages & Cocoll. « Livre d'artiste », 22 p. (ISBN 978-2-35439-008-2).
    Enregistrement lu par Philippe Claudel pour le vernissage de l'exposition photographique Zona stea de Richard Bato (ouvrage réédité sans CD en 2008 suite à l'incendie d'Æncrages & Co)
  • 2002 : La Mort dans le paysageGérardmerÆncrages & Cocoll. « Voix de chants », 28 p. (ISBN 978-2-35439-009-9).
    (ouvrage réédité en 2008 suite à l'incendie d'Æncrages & Co)
  • 2004 : Trois petites histoires de jouets, Besançon, Virgile, coll. « Suite de sites », 78 p. (ISBN 2-914481-22-5)
  • 2004 : « Nel blù dipinto di blù », Dix ans sous la Bleue, collectif, Stock.
  • 2006 : Le Monde sans les enfants : et autres histoires, Paris, Stock, 181 p. (ISBN 2-234-05946-1)

 2 coups de coeur et plus jamais rien lu ?! 

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