samedi 14 janvier 2012

né un 15 janvier : Molière,

1622 : Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, dramaturge et acteur de théâtre français. On ne peut pas l'affirmer avec certitude, il s'agit du jour de son baptême († 17 février 1673).


 Molière, né à Paris, baptisé le 15 janvier 1622 et mort à Paris le 17 février 1673, est un dramaturge auteur de comédies, mais aussi un comédien et chef de troupe de théâtre français qui s'est illustré au début du règne de Louis XIV.
Issu d'une famille de petite bourgeoisie parisienne (son père occupe la charge de « tapissier du Roi »), Jean-Baptiste Poquelin se consacre au théâtre à 21 ans après la rencontre de Madeleine et Joseph Béjart avec qui il fonde « l'Illustre Théâtre » et prend le pseudonyme de Molière. Après la faillite de la troupe, il quitte Paris et parcourt les différentes provinces de 1645 à 1658 en écrivant ses premières farces (L'Étourdi – Le Dépit amoureux).
De retour à Paris en 1658, il obtient la protection du frère du roi : sa troupe prend le nom de « Troupe de Monsieur » et représente en particulier les tragédies dePierre Corneille (Nicomède – Cinna). Sa carrière d'auteur dramatique commence vraiment avec Les Précieuses ridicules qui remporte un grand succès en novembre1659. Soutenu par le roi Louis XIV, (mal)marié avec Armande Béjart et vite malade du poumon, Molière affronte les cabales et continue à jouer et à diriger sa troupe – devenue « Troupe du Roy » - tout en écrivant des comédies de genres variés (des comédies proches de la farce comme Le médecin malgré lui (1666) ou Les Fourberies de Scapin (1671), des comédies plus psychologiques comme L'École des femmes (1662) ou L'Avare (1668), des comédies-ballets comme Le Bourgeois gentilhomme en 1670 (avec Lully) ou Le malade imaginaire (avec Marc-Antoine Charpentier) en 1673, des pièces plus élaborées approfondissant caractère et étude sociale, en vers comme Le Misanthrope (1665), Tartuffe (1664-1669), Les Femmes savantes (1672), ou en prose comme Dom Juan (1665).
Peintre des mœurs de son temps, surtout de la bourgeoisie dont il dénonce les travers (prétention nobiliaire, place des femmes, mariage d'intérêt...), Molière a créé en même temps des personnages individualisés emblématiques et approfondis dont la liste est longue : Monsieur JourdainHarpagonAlceste et CélimèneTartuffeet Orgon, Dom Juan et son valet SganarelleArgan le malade imaginaire...
L'invention dramatique de Molière est assez limitée puisqu'il reprend Plaute (L'Avare), les fabliaux (Le médecin malgré lui), les auteurs espagnols et italiens (Dom Juan) et des thèmes traitées par d'autres à son époque. Mais son œuvre écrite sur 15 ans montre à la fois une grande variété et une grande vérité humaine en même temps qu'une maîtrise efficace du jeu scénique et du texte de théâtre qui révèle l'homme de scène qu'il était avant tout puisqu'il a continué à jouer malgré la maladie jusqu'à son dernier jour survenu à 51 ans, le 17 février 1673.
Molière demeure depuis le xviie siècle l'un des tout premiers auteurs de comédies de la littérature française, chaque époque trouvant en lui des thématiques modernes. Il constitue aussi un des piliers de l'enseignement littéraire en France. Le français est également surnommé « la langue de Molière ».
Molière n’a pas signé la renonciation à sa profession de comédien. Le rituel du diocèse de Paris subordonne l’administration des sacrements à cette renonciation. Il ne peut donc recevoir une sépulture religieuse.
Vu la notoriété du mort, l’Église est embarrassée. Le curé de Saint-Eustache ne peut, sans faire scandale, l’enterrer en faisant comme s’il n’avait pas été comédien. Et, de l’autre côté, refuser une sépulture chrétienne à un homme aussi connu du public risquait de choquer. Le seul moyen est de s’adresser à l’archevêque qui a seul pouvoir d’interpréter son règlement en montrant que le comédien est mort en bon chrétien, qu’il avait l’intention de se confesser, qu’il en a été empêché par des contretemps. L’archevêque, après enquête, « eu égard aux preuves » recueillies, permet au curé de Saint-Eustache d’enterrer Molière, à deux conditions « sans aucune pompe et hors des heures du jour ».
On enterra Molière le 21 février au cimetière Saint-Joseph. On n’a pas de récit contemporain des faits. « Il s’amassa ce jour-là une foule incroyable de peuple devant sa porte. » dit Grimarest. « Le convoi se fit tranquillement à la clarté de près de cent flambeaux. »
La fin soudaine, presque sur scène, d'un comédien célèbre et controversé provoqua dans la presse un déferlement d’épitaphes et de poèmes (on en compte une centaine), le plus souvent hostiles. D'autres célèbrent ses louanges, comme l’épitaphe de La Fontaine :
Sous ce tombeau gisent Plaute et Térence,
Et cependant le seul Molière y gît :
Leurs trois talents ne formaient qu’un esprit,
Dont le bel art réjouissait la France.
(...)
Ils sont partis, et j’ai peu d'espérance
De les revoir, malgré tous nos efforts,
Pour un long temps, selon toute apparence.
Le 6 juillet 1792, désireux d’honorer les cendres des grands hommes, les révolutionnaires exhumèrent les restes présumés de Molière et de La Fontaine. L’enthousiasme retombé, ils restèrent de nombreuses années dans les locaux du cimetière, puis transférés en l'an VII au musée des monuments français. A la suppression de ce musée en 1816, on transporta les cercueils au cimetière de l’Est, l'actuel Père-Lachaise, où ils reçurent une place définitive le 2 mai 1817.

Bibliographie
(par ordre chronologique)
Nombre de
représentations
à la mort de Molière
en 1673
Pièces jouées
devant le roi
et sa cour
ŒuvreGenreCréationpubliquesprivées
Le Médecin volantFarce en un acte et en prose
?
14
2
La Jalousie du barbouilléFarce en un acte et en prose
?
7
L'Étourdi ou les ContretempsComédie en cinq actes et en versLyon 1655
63
12
Le Dépit amoureuxComédie en cinq actes et en vers16 décembre 1656
66
10
Les Précieuses ridiculesComédie en un acte et en prose18 novembre 1659
55
15
Sganarelle ou le Cocu imaginaireComédie en un acte et en vers28 mai 1660
123
20
Dom Garcie de Navarre ou le Prince jalouxComédie héroïque en cinq actes et en vers4 février 1661
9
4
L'École des marisComédie en trois actes et en vers24 juin 1661
111
19
Les FâcheuxComédie-ballet en trois actes et en vers17 août 1661
105
16
oui
L'École des femmesComédie en cinq actes et en vers26 décembre 1662
88
17
La Critique de l'école des femmesComédie en un acte et en prose1er juin 1663
36
7
L'Impromptu de VersaillesComédie en un acte et en prose14 octobre 1663
20
9
oui
Le Mariage forcéComédie-ballet en un acte et en prose29 janvier 1664
36
6
oui
La Princesse d'ÉlideComédie galante en cinq actes, en vers57 et en prose8 mai 1664
25
9
oui
Tartuffe ou l'ImposteurComédie en cinq actes et en vers12 mai 1664
82
13
oui
Dom Juan ou le Festin de pierreComédie en cinq actes et en prose15 février 1665
15
L'Amour médecinComédie en trois actes et en prose15 septembre 1665
63
4
oui
Le Misanthrope ou l'Atrabilaire amoureuxComédie en cinq actes et en vers4 juin 1666
63
Le Médecin malgré luiComédie en trois actes et en prose6 août 1666
61
2
Ballet des Muses : MélicerteComédie pastorale héroïque en deux actes et en vers2 décembre 1666
1
oui
Ballet des Muses : Pastorale comiquePastorale comique5 janvier 1667
1
oui
Ballet des Muses : Le Sicilien ou l'Amour peintreComédie en un acte et en prose14 février 1667
20
1
oui
AmphitryonComédie en trois actes et en vers13 janvier 1668
53
3
George Dandin ou le Mari confonduComédie en trois actes et en prose18 juillet 1668
39
4
oui
L'Avare ou l'École du mensongeComédie en cinq actes et en prose9 septembre 1668
47
3
Monsieur de PourceaugnacComédie-ballet en trois actes et en prose6 octobre 1669
49
5
oui
Les Amants magnifiquesComédie en cinq actes et en prose4 février 1670
6
oui
Le Bourgeois gentilhommeComédie-ballet en cinq actes et en prose14 octobre 1670
48
4
oui
PsychéTragédie-ballet en cinq actes et en vers17 janvier 1671
82
1
oui
Les Fourberies de ScapinComédie en trois actes et en prose24 mai 1671
18
1
La Comtesse d'EscarbagnasComédie en un acte et en prose2 décembre 1671
18
1
oui
Les Femmes savantesComédie en cinq actes et en vers11 mars 1672
24
2
Le Malade imaginaireComédie mêlée de musique et de danses en trois actes et en prose10 février 1673
4

source principale : wikipédia (extraits)

souvenirs scolaires...
pas certaine que j'aurai relu Molère sans le challenge de Sharon 

Le 15 février 1665, Dom Juan (14e pièce de Molière qui joue Sganarelle) est joué pour la première fois avec un très grand succès. Dès la deuxième représentation la scène du pauvre40 est amputée. Encore quelques représentations et le théâtre ferme pour la relâche de Pâques. A la réouverture, la pièce a disparu. Le texte d'origine ne sera plus joué avant 1841, un siècle et demi plus tard. Molière a reçu le conseil, sans doute du roi, de renoncer à sa pièce.
Dom Juan est un grand seigneur, séducteur, libertin, athée (une déclaration directe d’athéisme n’est pas concevable au théâtre à cette époque mais elle se fait par des silences : Sganarelle :… Est-il possible que vous ne croyiez point du tout au Ciel ? —Dom Juan : Laissons cela. —Sganarelle : C’est-à-dire que non…41) et hypocrite (il fait semblant de se convertir) . Son valet Sganarelle, lui, croit à Dieu, au diable, mais aussi auMoine-Bourru et au loup-garou. Le dénouement est irréprochable et même édifiant: le pécheur impénitent est envoyé aux enfers.
Mais la pièce est susceptible d’une double lecture : Dieu est accessible aux simples comme Sganarelle ; peut-être en ont-ils besoin, mais des esprits d’un ordre supérieur, comme Dom Juan, s’accommodent parfaitement d’un monde vide de Dieu. Et Dom Juan, clairement condamné, sévèrement puni, est pourtant séduisant.
Tout de suite la pièce est très violemment contestée. « L’impiété et le libertinage s’y présentent à tous moments à l’imagination. » peut-on lire dans un libelle42. Molière est dangereusement mis en cause. « C’est bien à faire à Molière de parler de la dévotion, avec laquelle il a si peu de commerce et qu’il n’a jamais connue ni par pratique, ni par théorie. » Un sonnet43 l'accuse d'impiété: « Tout Paris s'entretient du crime de Molière. » Sa pièce heurte une partie, probablement majoritaire, de l’opinion.
En 1682, après la mort de Molière, La Grange doit édulcorer le texte pour le publier dans le volume VII des Œuvres de M. de Molière. Cela ne paraît pas suffisant pour la censure. Les exemplaires déjà imprimés sont « cartonnés » (des cartons sont introduits pour faire disparaitre les passages incriminés44).

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