mardi 31 janvier 2012

né un 31 janvier... Norman Mailer

1923 : Norman Mailer, écrivain, journaliste et homme de cinéma américain († 10 novembre 2007).



Norman Kingsley Mailer, né le 31 janvier 1923 à Long Branch dans le New Jersey aux États-Unis et mort le 10 novembre 2007 à New York, est un écrivain américain et réalisateurde cinéma.


Fils d'Isaac Barnett, un comptable juif originaire d'Afrique du Sud, et de Fanny Schneider, gestionnaire d'une agence de femmes de ménage, Norman Kingsley Mailer grandit àBrooklyn, dans le quartier de Crown Heights. Il entre à l'université Harvard en 1939 où il étudie l'ingénierie aéronautique. Il en sortira titulaire d'un titre de Bachelor of arts cum laude et s'y découvre un intérêt pour l'écriture, publiant sa première histoire à dix-huit ans.
Norman Mailer fut enrôlé dans l'armée américaine début 1944. Sa participation à la Seconde Guerre mondiale dans le Pacifique Sud, aux Philippines, fut lointaine (il termina son engagement comme cuisinier au Japon).

En 1948, juste avant d'entrer à la Sorbonne à Paris, il écrit Les Nus et les Morts (The Naked and the Dead). Ce livre, basé sur son expérience de la guerre dans le Pacifique, raconte l'histoire d'un peloton de treize soldats combattants sur un atoll japonais. Il permit à son auteur d'accéder à la célébrité. Mailer dira plus tard, à propos de ce livre : « Une part de moi pensait que c'était probablement le plus grand livre depuis Guerre et Paix. Une autre part pensait aussi : « je ne connais rien à l'écriture. Je suis pratiquement un imposteur ». »
Les années suivantes, Norman Mailer écrit des scripts pour Hollywood qui sont pour la plupart refusés. Il publie en 1955 Le Parc aux cerfs, d'abord refusé par son éditeur Rinehart & Company, pour obscenité. Mailer livre dans ce roman sa vision des mœurs hollywoodiennes (le titre est une référence au quartier de Versailles où Mme de Pompadour logeait les maîtresses de Louis XV).
Vers le milieu des années 1950, tenté par le marxisme et l'athéisme, il devient un célèbre écrivain « anti-establishment » et libertaire. Dans The White Negro: Superficial Reflections on the Hipster (1956) et Advertisements for Myself (1959), il traite de la violence, de l'hystérie, des crimes et du désarroi de la société américaine. Son œuvre, partagée entre un réalisme hérité de John Dos Passos et une écriture journalistique proche d'Ernest Hemingway, se veut la conscience en éveil des injustices du temps, des débordements politiques américains et des drames qui en découlent. Aussi, tente-t-elle d'étudier, de manière souvent provocatrice, les névroses et lespathologies d'une société occidentale constamment en crise de valeurs. Il a été l'un des emblèmes de l'opposition à la guerre du Vietnam dans les années 1960 et 1970, cause pour laquelle il fut emprisonné. Il fut candidat à la mairie de New York en 1969.
Norman Mailer est aussi connu comme biographe, il a par exemple écrit sur Marilyn Monroe, sur Pablo Picasso et sur Lee Harvey Oswald.
Il fut aussi acteur (Ragtime de Milos Forman en 1982 ; King Lear de Jean-Luc Godard en 2002) et réalisateur (Wild 90 en 1967Au-dessus des lois en 1968 et Maidstone en 1969). Enfin, Les vrais durs ne dansent pas, avecIsabella Rossellini et Ryan O'Neal, adapté d'un de ses romans, fut sélectionné au Festival de Cannes en 1986.
Il s'était marié six fois et a eu neuf enfants (dont un adopté avec sa dernière épouse). En 1960, il agresse à coups de canif son épouse, Adele, lors d'une fête. Elle ne portera pas plainte contre Mailer mais ce dernier passe trois semaines dans un hôpital psychiatrique.
L'écrivain-journaliste est un habitué des récompenses : il a reçu aux États-Unis le prix Pulitzer pour Les Armées de la nuit en 1969, et le prix Pulitzer de la Fiction en 1980, pour Le Chant du bourreau avant de recevoir, en1983, l'insigne de Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres de la part de la France et le 3 mars 2006, la Légion d'honneur des mains de l'ambassadeur de France aux États-Unis.
Sous la présidence de George W. Bush, il s'affirme comme un opposant, « le pire président que j'aie vu », proclame-t-il, et il publie un livre avec le cadet de ses neuf enfants, The Big Empty (Le Grand Vide), un dialogue intergénérationnel sur la politique, la religion, le sport, la culture, les femmes. Son dernier ouvrage intitulé Un château en forêt (2007) revient sur la jeunesse d'Adolf Hitler dont il donne une interprétation à mi-chemin entre lapsychanalyse et la métaphysique.
Il meurt le 10 novembre 2007 à New York, à l'hôpital Mount Sinaï, des suites d'une insuffisance rénale.
source principale : wikipédia

 Apostrophes, 19 décembre 1980, émission consacrée à Norman Mailer. Il y parle de son livre Le Chant du bourreau et revient sur des moments de sa vie d'écrivain et de journaliste.

Bibliographie
rongés / tentation de lire...

  • Les Nus et les Morts 1948 : Les Nus et les Morts  Dans ce roman, un des meilleurs qui aient été écrits sur la seconde guerre mondiale, Norman Mailer nous montre l'horreur, la futilité et la vanité de la guerre. Un peloton de soldats américains débarque à Anopopéi, île du Pacifique. Les Japonais défendent l'île et c'est l'invasion, la longue bataille, la souffrance et la mort qui guette à chaque pas. 
  •  Rivage de Barbarie 1951 : Rivage de Barbarie -  Dans un infect meublé des hauteurs de Brooklyn, vivent, s'aiment, se haïssent : - un amnésique cherchant désespérément son passé ; - une logeuse mythomane et nymphomane ; - une petite fille apeurée ; - un marxiste en rupture de ban ; - un agent secret du F.B.I. ; - une jeune schizophrène à la dérive. Toute la violence et la cruauté de l'auteur de Les nus et les morts.
  •  1955 : Le Parc aux cerfs -  Ce roman a pour cadre le Désert d Or, lieu de plaisir où les artistes de Hollywood viennent se reposer et se distraire. Deux amours occupent le devant de la scène : la liaison d'un grand directeur et celle d'une aventurière: celle d'une jeune star et d'un ex-pilote de l'Air Force.
    C'est tout un monde qui se reflète dans ce roman, où bien des épisodes rappellent la chronique scandaleuse de Hollywood. Les scènes les plus osées ne sont pas traitées avec complaisance, mais forment les points de départ d'une méditation sur l'amour et la sexualité.
    « LE PARC AUX CERFS » ne risque guère de laisser qui que ce soit indifférent. Ce livre extraordinaire aura sans doute le privilège de diviser lecteurs et lectrices en deux camps, partisans et adversaires, comme il l'a fait aux États-Unis, Quelques-uns seront choqués mais la plupart s'accorderont pour y voir le meilleur roman de Mailer, le plus mûr, le plus troublant, et aussi le plus divertissant.
  • 1956 : The White Negro: Superficial Reflections on the Hipster
  • 1959 : Publicités pour moi-même
  • Un rêve américain 1966 : Un rêve américain -  Lorsque Norman Mailer fit paraître Un rêve américain (en 1965), il n'avait pas publié de roman depuis dix ans. Il se contentait de tenir son rôle d'enfant terrible de la littérature américaine, à travers diverses publications et prises de position à la télévision. Aussi ce roman fut-il salué non seulement comme un événement, mais encore comme une œuvre d'une virtuosité étourdissante. Norman Mailer y raconte l'histoire d'un meurtre falsifié en suicide. Stephen Rojack, personnage égaré, solitaire, en vient à tuer sa femme. L'analyse des raisons profondes de ce geste permet à Mailer de définir, à sa façon, les obsessions de l'Amérique : cancer, alcool, sexualité, racisme.
  • Pourquoi sommes-nous au Vietnam ? 1967 : Pourquoi sommes-nous au Vietnam ? -  Malgré son titre, il n'est pas question de la guerre du Vietnam dans ce roman, mais d'une expédition de chasse, effrayante et obscène, dans les montagnes de l'Alaska. Alors pourquoi ce titre ? Dans la dernière phrase, Norman Mailer donne une réponse : " Réfléchis, Amérique à tête de cul, et médite un peu sur ton con. Peut-être comprendras-tu pourquoi nous sommes au Vietnam. " Les héros de l'histoire sont un génie de dix-huit ans, incarnant toute la démesure névrosée de la jeune Amérique, et son père, Rusty, fleur vénéneuse poussée sur le fumier de la haute société de Dallas. En les suivant à travers bois et montagnes, à la poursuite des loups et des ours, Norman Mailer brosse le tableau le plus féroce qu'on ait jamais vu de la société américaine
  • Les Armées de la nuit 1968 : Les Armées de la nuit  Le grand Mailer participant le 21 octobre 1967 en compagnie de dizaines de milliers de manifestants à la marche sur le Pentagone à Washington, pour protester contre la guerre au Vietnam, c'est l'assurance d'un témoignage puissant, évocateur et critique. Un autoreportage", presque en temps réel, où le dialecticien lyrique dépèce l'Amérique, "beauté à la peau lépreuse"."
  • 1968 : Miami and the Siege of Chicago
  • Bivouac Sur la Lune1970 : Bivouac sur la lune Souvenez-vous, c était le 16 juillet 1969 : Apollo 11 décollait de Cap Canaveral en Floride avec à son bord Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins. Destination : la lune. 
    Apollo 11 alunit dans la mer de la Tranquillité le 20 juillet 1969 après 102 h 45 de vol et Neil Armstrong fait ses premiers pas sur la lune le 21 juillet 1969. Buzz Aldrin le rejoint quinze minutes plus tard. L équipage passera 21 h 36 sur l astre lumineux avant de retourner sur la terre. 
    Bivouac sur la lune, publié pour la première fois en France en 1971, constitue l un des premiers récits de reportage sur l épopée lunaire américaine. Engagé par Life Magazine pour couvrir le vol d Apollo 11, Norman Mailer livre un récit très personnel du voyage des astronautes sur la lune - représentants à ses yeux de la petite bourgeoisie américaine WASP - auquel il mêle son propre voyageur intérieur. En disciple de la contre-culture, il réfléchit à la signification du vol spatial et à la tentation de conquérir l impossible. Mais il revient aussi sur la fameuse année 69 (Woodstock, meurtre de Sharon Tate, etc.) et sur ses propres déboires, comme son quatrième divorce.
    C'est quand il est dans le doute et qu'il laisse exploser son ego que la prose de Norman Mailer est la plus remarquable, brillante. Dans son récit, il confesse son scepticisme et ses interrogations mais il finit par accepter le triomphe de la technologie, l'héroïsme de la NASA et regrette, comme bien d'autres, de ne pas être dans le module qui conduira les trois héros de l'Amérique sur la lune.
  • 1971 : Prisonnier du sexe
  • 1974 : Un caillou au paradis et autres nouvelles
  • 1974 : Marilyn - une biographie
  • Le Combat du siècle 1975 : Le Combat du siècle -  En 1974, au championnat mondial de boxe poids lourds à Kinshasa, au Zaïre, Mohammed Ali affronte George Foreman, le tenant du titre. Le combat, organisé par Don King et récupéré à des fins politiques par le président Mobutu, a lieu dans une ambiance survoltée au milieu de 68000 spectateurs. Les armes de Foreman sont le silence, la sérénité, et la ruse. Jamais encore il n’a été battu. Ses mains sont le seul instrument qu’il possède : " Il les tenait dans sa poche, comme un chasseur laisse son fusil dans un étui de velours ". Ali a pour lui l’intimidation, la rapidité, une intelligence tactique hors du commun et un charisme exceptionnelle : " Je suis le maître de la danse, un grand artiste. " Leur rencontre est celle de deux volontés de fer, deux ego monumentaux. Ce récit, dense et magnétique, couvre les semaines de préparation des deux champions assiégés par les médias du monde entier, jusqu’au combat lui-même.
  • Le chant du bourreau1979 : Le Chant du bourreau - Prix Pulitzer -  Gary Gilmore vient d une famille de mormons et, à trente-cinq ans, il a passé plus de temps en prison qu en liberté. En juillet 1976, alors qu il est en conditionnelle, il attaque une station-service et un motel pour quelques dollars dans la caisse. Chaque fois, il abat un homme. Arrêté, il est jugé et condamné à la peine de mort. La singularité du cas Gilmore : il refuse tout recours en grâce. Après son procès, il aurait pu faire appel et la peine aurait été aisément commuée en prison à vie mais Gilmore refuse. Pire, il se bat même pour son exécution, qui aura lieu le 17 janvier 1977 au pénitencier de l Utah.En refusant l appel, Gilmore choisit la gloire. Comme le reste de l Amérique, qui affectionne les anti-héros du gabarit de Gilmore, Norman Mailer se passionne pour son histoire d une banalité extraordinaire et l immortalise dans son livre, l un des plus grands romans du nouveau journalisme. 
    Le Chant du bourreau a nécessité à Norman Mailer trois ans d enquête. Il s appuie sur les témoignages de la famille de Gilmore, de ses amis, d avocats, de gardiens de prison et de sa maîtresse, Nicole, une jeune femme confrontée à un monde impitoyable : tous mêlés d une façon ou d une autre à cette aventure hors du commun. Décrivant une Amérique que l on voit rarement, celle des gens pauvres et déshérités de l Ouest, Mailer fait de cette histoire pleine de bruit et de fureur une histoire d amour brûlante qui, même dans la mort, reste encore un défi.
  • Mémoires imaginaires de Marilyn 1982 : Mémoires imaginaires de Marilyn Monroe -  Depuis qu'en août 1962 la nuit s'est refermée sur Marilyn Monroe, son fantôme ne cesse de hanter les plus grands créateurs. Parmi ces derniers, Norman Mailer a été l'un des premiers à prêter sa voix à la star hollywoodienne, ou plutôt à imaginer la sienne. Car c'est elle qui parle ici, évoquant les temps forts et parfois tragiques d'une vie aux succès incertains, aux amours difficiles, aux lendemains alourdis par un passé sans cesse recommencé. On trouvera dans ces pages le portrait le plus bouleversant jamais tracé d'une femme pour qui le bonheur fut une oasis reculant sans cesse, comme un mirage à l'horizon. C'est Mailer qui tient la plume, et c'est Marilyn que l'on entend.
  •  Nuit des temps 1983 : Nuit des temps Menenhetet II , ou plutôt son Ka (son double) se réveille au sein de la pyramide de Khoufou (Kheops). Sorti du monument, il erre dans la nécropole afin de retrouver la tombe dans laquelle son corps momifié a été déposé. Ayant retrouvé sa dernière demeure, il s'aperçoit qu'il n'y est pas seul : son arrière grand-père Menenhetet Ier s'y trouve aussi. 
    Avant d'effectuer le grand voyage des morts dans l' Am-Douat (le lieu souterrain où se retrouvent les défunts et que parcourt le Dieu Rê pendant les heures de la nuit), le Ka du vieil homme va relater à son arrière petit-fils les quatre incarnations qu'il a pu vivre en ce monde depuis le règne de Ramses II jusqu'à celui de Ramses IX .
    Pour cela, il va faire remonter son descendant jusqu'à l'époque ou celui-ci n'était alors qu'un enfant, invité en compagnie de ss parents et de son arrière grand-père dans le palais du pharaon Ramses IX. Au cours de cette réception qui ne s'achèvera qu'à l'aube, le vieillard va relater au Pharaon, à sa petite fille Hathfertiti, mère de Menenhetet II ainsi qu'au père de celui-ci, Nef-khep-aukhem. Toute la nuit le vieux Menenehetet va raconter ses quatre vies qui se dérouleront principalement sous le règne de Ramses II. Jeune homme pauvre, il deviendra l'un des plus talentueux auriges de l'armée du pharaon et participera avec lui à la célèbre bataille de Qadesh. Plus tard il deviendra gouverneur du Jardin des Recluses, le harem du pharaon, où il apprendra l'art du complot. Puis il fera partie de la suite de la reine Nefertari et deviendra son amant.
  • Les vrais durs ne dansent pas 1984 : Les vrais durs ne dansent pas -  Un roman "coup de poing" qui débute comme un polar, avec un humour proche de la parodie, puis se développe en une exploration du mâle américain. Sur le ton inimitable qui est le sien, Norman Mailer nous livre quelques réflexions aussi personnelles que paradoxales sur le thème : en amour, qui sont les "vrais durs" ? En 1987, Norman Mailer a adapté et réalisé Les vrais durs ne dansent pas, avec Isabella Rossellini et Ryan O’Neal.
  • 1992 : Harlot et son fantôme
  • Oswald : Un mystère américain 1995 : Oswald. Un mystère américain
  •  L evangile selon le fils 1998 : L'Évangile selon le fils Qui résoudra jamais l'énigme de Jésus de Nazareth, celui qui eut en son temps l'inimaginable audace d'ordonner de s'aimer les uns les autres ? Le fond de son message n'était que douceur, amour et compassion.
    Mais cet agitateur était aussi un être de colère, violent et asocial, qui déclara : " Je suis venu apporter non la paix, mais le glaive. " On comprend que l'agressif, l'anarchiste et mystique Norman Mailer ait reconnu cette parole menaçante. En imaginant un cinquième Evangile comme une autobiographie posthume du Christ, il revisite cette histoire deux fois millénaire - humaine et divine à la fois - qui fut un combat contre l'intolérance, les riches, les orgueilleux, le Mal.
    Une guerre dont l'issue n'est pas pour demain. Il fallait un grand écrivain américain pour nous le rappeler.
  • 1999 : L’Amérique. Essais, reportages, ruminations
  • 2003 : Pourquoi sommes-nous en guerre ?
  • 2004 : Portrait de Picasso en jeune homme
  •  Un château en forêt 2007 : Un Chateau en forêt -  Seul Mailer, dans son dernier roman, pouvait ainsi jouer avec le Diable. Parents incestueux, frères et soeurs misérables, obsessions sexuelles... Dans cet environnement propice, le petit Adolf développe un narcissisme exacerbé et un appétit de massacre aussi délirant que diabolique.
  • 2008 : Correspondance 1949-1986, Norman Mailer - Jean Malaquais
  • 2009 : MoonFire: The Epic Journey of Apollo 11 [Of a Fire on the Moon, 1971]

Vais-je réussir à le lire cette année ? jusqu'à présent, fait l'impasse sur ce pavé...


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