jeudi 12 janvier 2012

décédé un 13 janvier : James Joyce

1941 : James Joyce, romancier et poète irlandais expatrié (° 2 février 1882).


James Joyce (James Augustine Aloysius Joyce, 2 février 1882 à Dublin - 13 janvier 1941 à Zurich) est un romancier et poète irlandais expatrié, considéré comme l'un des écrivains les plus influents du xxe siècle1. Ses œuvres majeures sont un recueil de nouvelles, intitulé Les Gens de Dublin (1914), et des romans tels que Dedalus(1916), Ulysse (1922), et Finnegans Wake (1939).
Bien qu'il ait passé la majeure partie de sa vie en dehors de son pays natal, l'expérience irlandaise de Joyce est essentielle dans ses écrits et est la base de la plupart de ses œuvres. Son univers fictionnel est ancré à Dublin et reflète sa vie de famille, les événements, les amis (et les ennemis) des jours d'école et de collège. Ainsi, il est devenu à la fois le plus cosmopolite et le plus local des grands écrivains irlandais2.
Son œuvre est marquée par sa maîtrise de la langue et l'utilisation de nouvelles formes littéraires, associées à la création de personnages qui, comme Leopold Bloom et Molly Bloom (Ulysse), constituent des individualités d'une profonde humanité3.

James Augustine Joyce naît en 1882 dans une famille catholique romaine de la banlieue de Dublin. Il est l'aîné de dix enfants survivants. Deux de ses frères et sœurs sont morts de la fièvre typhoïde.
Sa mère (1859-1903) aurait été enceinte quinze fois en 17 ans (dix-sept fois d'après Stanislau) quatre garçons, six filles, deux enfants morts en bas âge et trois fausses couches, à l'instar de Mme Dedalus, dans Ulysse 4. La famille de son père, originaire de Fermoy, possède une petite usine de sel et de chaux à Carrigeeny près de Cork. Il vend cette concession pour cinq cents livres, en 1842, mais continue à exploiter la firme. Cette société fait faillite en 1852.
Joyce, comme son père, revendique le fait que ses ancêtres viennent de l'ancien clan irlandais de Galway. Pour Francesca Romana Paci, James Joyce est un écrivain rebelle dont la « respectabilité repose sur la tradition d'une vieille maison de l'ouest et (...) sur le fait d'être attaché à une certaine forme d'aristocratie »5.
Son père et son grand-père ont épousé des femmes de familles riches. En 1887, le père de James, John Stanislaus Joyce, est nommé collecteur d'impôts de plusieurs districts par le Conseil de l'IRS de la ville de Dublin. Cela permet à la famille de s'installer à Bray, une petite ville à dix-neuf miles de Dublin. À Bray, la famille vit aux côtés d'une famille protestante, dont la fille, Eileen, est le premier amour de James. L'écrivain la mentionne d'ailleurs dans le Portrait de l'artiste en jeune homme, en citant son propre nom. Cette caractéristique de l'écriture joycienne (où les moments de vie de Joyce alimentent l'histoire de personnages fictifs) se retrouve dans bon nombre de ses œuvres. De même, quelques échantillons de phobies tenaces (phobie des animaux) alimentent ses œuvres telles que Portrait de l'artisteUlysse et Finnegans Wake6.
En 1891, James écrit son premier poème Et Tu Healy sur la mort de Charles Stewart Parnell. Son père le fait imprimer et en envoie une copie à la Bibliothèque du Vatican. En novembre de la même année, John Joyce entre dans la Stubbs Gazette (un registre officiel de la banqueroute). En novembre de cette année, John Joyce voit son nom inscrit dans la Gazette du Stubbs, un bulletin répertoriant les défauts de paiement et les faillites, et devient absent de son travail. Deux ans plus tard, il est licencié. C'est le début de la crise économique de la famille, en raison de l'incapacité des parents à gérer leurs finances, et à l'alcoolisme du père. Cette tendance, courante dans sa famille, sera l'héritage de James Joyce, même si, dans ses dernières années, il prendra l'habitude d'épargner, suite à la maladie mentale de sa fille Lucie, un handicap qui lui vaudra de grandes dépenses7,8.
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Half-length portait of a fortyish man wearing distinctive Windsor (circular-lens) glasses with black Zylo-covered frames, short and slicked-down brown hair, a small mustache, light tan jacket, and brown tie. His mouth is turned down in a slightly truculent expression
Après avoir passé une grande partie de la guerre à Zurich (1915-1919), il retourne à Trieste quelques mois avant de s'installer en 1920 à Paris sur les conseils d'Ezra Pound. 

1921 est une année de travail acharné pour terminer Ulysse. Il entretient une relation étroite avec l'écrivain américain Robert McAlmon, qui lui a prêté de l'argent et l'a aidé à finir le dernier chapitre d'Ulysse, Pénélope. 

 Cette même année, il fait de nombreuses rencontres, dont Valery Larbaud, qui le présente au Tout-Paris littéraire, ainsi que Sylvia Beach qui publie l’édition originale dUlysse en 1922 et Adrienne Monnier qui en publie la traduction française en 1929 chez Maurice Darantière. Le livre lui cause de nombreux ennuis avec les censeurs anglo-saxons. Ulysse (Ulysses, en anglais), est considéré comme un chef-d'œuvre et permet la consécration littéraire de Joyce. Il s'agit d'un roman expérimental, dont chacun des épisodes ou chacune des aventures créée une technique littéraire propre : les chapitres sont écrits de manière journalistiques, théâtrales, scientifiques, etc. Ils se focalisent sur le monologue intérieur et le "stream of consciousness".

Ulysse est un roman plein de symbolisme, dans lequel l'auteur joue avec la langue. Ses attaques contre les institutions, principalement l'Église catholique et l'État, sont constantes et nombre de ses passages jugés par leurs contemporains inacceptables et obscènes.
Inspiré de l' Odyssée d'Homère, le roman explore le 16 juin de 1904 la vie de trois Dublinois de classe moyenne inférieure : le Juif Leopold Bloom, qui erre dans les rues de Dublin pour éviter de retourner à son domicile, car son épouse, Molly (second personnage), lui est infidèle, et le jeune poète Stephen Dedalus, qui est l'auteur lui-même. Ulysse est un portrait psychologique de la première moitié du vingtième siècle.
À cette époque, en mai 1922, il rencontre Marcel Proust. Selon le biographe de Proust, George D. Painter, l'écrivain français a parlé «de la truffe et des duchesses, et Joyce, qui était un peu ivre, se plaignait de sa vue, tandis que Proust de l'estomac"23. À partir de 1923, Joyce commence son « Work in Progress » (aidé de Samuel Beckett), dont il devait faire paraître pendant plus de quinze ans de nombreux fragments dans Transition, soit sous forme de plaquettes (notamment Anna Livia Plurabelle en 1928), avant la publication complète sous le titre de Finnegans Wake, simultanément à Londres et à New York en 1939
Joyce voyage souvent en Suisse pour des opérations des yeux et des traitements pour Lucia atteinte de schizophrénie. À Paris, Maria et Eugene Jolas nourrissent Joyce pendant les longues années où il écrit Finnegans Wake. Sans leur indéfectible soutien (et aussi sans le soutien financier d'Harriet Shaw Weaver), il est probable que ses livres n'auraient jamais été finis et publiés. Dans leur magazine littéraire Transition, aujourd'hui légendaire, les Jolas publient sous forme de feuilleton plusieurs sections du roman de Joyce sous le titre Work in Progress (Travail en cours). Finnegans Wake n'est pas bien accueilli par la critique, même si de grands critiques comme Harold Bloom, l'ont défendu. Dans ce roman, le «style» est poussé à l'extrême, à l'absurde : le langage obtenu par voie expérimentale, et sans restriction à partir de l'anglais courant devient une langue difficilement compréhensible. Pour sa composition, Joyce utilise le mélange d'une soixantaine de langues différentes, des mots peu courants et de nouvelles formes syntaxiques.
En 1931, cédant aux incessantes demandes de sa fille et de son père, Joyce épouse sa compagne Nora Barnacle, avec qui il a vécu près de trente ans. Il retourne vivre à Zurich après l'occupation de la France par les nazis en 1939.

James Joyce en 1918.influences
Joyce a été l'objet de nombreuses études. Il a exercé une grande influence sur des écrivains aussi divers que Samuel BeckettJorge Luis BorgesFlann O'Brien (qui fait de l'écrivain un des protagonistes de son roman L'archiviste de Dublin), Máirtín Ó CadhainAlain Robbe-GrilletSalman RushdiePhilippe SollersRaymond QueneauThomas PynchonWilliam S. BurroughsJack KerouacVictor-Lévy BeaulieuRobert Anton WilsonJoseph CampbellBarry McCrea ou encore Marc-Edouard Nabe.
Nombre de critiques du xxe siècle ont prétendu que l'œuvre de Joyce avait eu un effet désastreux sur la fiction moderne et post-moderne, créant des générations d'écrivains qui abandonnaient la grammaire, la cohérence et la trame de leur histoire en faveur de divagations nombrilistes illisibles (en référence à William S. Burroughs et autres comparses de la Beat Generation). Des écrivains comme Vladimir Nabokov ou Jorge Luis Borges portaient un regard mitigé sur les ouvrages de Joyce.
L'influence de Joyce s'exerce aussi dans d'autres domaines que la littérature. Ainsi, la phrase « Three Quarks for Muster Mark » (Trois quarks pour Monsieur Mark) dans Finnegans Wakeest à l'origine du mot quark utilisé en physique nucléaire ; il a été proposé par le physicien Murray Gell-Mann, qui en avait fait la découverte scientifique. La phrase est chantée par un chœur d'oiseaux de mer et signifie « trois acclamations » ou -- d'après les notes de Joyce-- « trois railleries ».
Le philosophe Jacques Derrida a écrit un livre sur l'usage du langage dans Ulysse, le philosophe américain Donald Davidson a comparé Finnegans Wake avec les textes de Lewis Carroll. Le psychanalyste Jacques Lacan a consacré ses séminaires de 1975-1976 à l'exposition d'un de ses grands concepts, le "sinthome", inspiré par son étude de l'œuvre et de la personnalité de Joyce. Vladimir Nabokov admirait beaucoup Ulysse, le citant parmi les œuvres majeures de la prose du xxe siècle, avec La Métamorphose de Franz Kafka.
Finnegans Wake revient plusieurs fois dans le roman de Tom Robbins Fierce Invalids Home from Hot Climates. Joyce est fêté chaque année le seize juin à Dublin par le Bloomsday. À DedhamMassachusetts, a lieu chaque année la Promenade James Joyce, course de dix kilomètres mêlée de lectures des œuvres de l'auteur.





Bibliographie

Ulysse (titre original Ulysses en anglais) est un roman de James Joyce, sorti dans un premier temps sous forme de feuilleton dans le magazine américain The Little Review entre mars 1918 et décembre 1920, avant d'être publié dans son intégralité le 2 février 1922 à Paris par la librairie Shakespeare and Company fondée par Sylvia Beach (cela restera l'unique parution de la librairie).

Dans cette banalité du quotidien de ces deux hommes, Joyce explore le concept du monologue intérieur où les sujets vont de la mort, la vie, le sexe à l'art, la religion ou encore la situation de l'Irlande. S'affranchissant totalement des normes littéraires, le roman se distingue entre autres par l'utilisation de la technique du courant de conscience, technique qui consiste à décrire le point de vue du héros en donnant le strict équivalent du processus de pensées de ce dernier.
Dès sa parution aux États-Unis, Ulysse a suscité la controverse notamment avec la plainte posée par la New York Society for the Suppression of Vice jugeant le livre obscène1. Le livre fut interdit aux États-Unis jusqu'en 1931, c'est Hemingway qui se chargea de faire passer les premiers volumes souscrits par des compatriotes. Il ne cessera par la suite d'être critiqué et sera l'objet de très nombreuses études. Qualifié de « cathédrale de prose », il est considéré comme l'un des romans les plus importants de la littérature moderne ainsi que celle du xxe siècle.
résumé : Il est huit heures le 16 juin 1904 lorsque Buck Mulligan, un étudiant en médecine grossier et blasphémateur, commence à se raser en haut de la Tour Martello à Sandycove. Alors qu'il étale la mousse, il commence à discuter avec Stephen Dedalus, un jeune écrivain qui occupe le poste d'enseignant afin de se faire de l'argent. Tous deux contemplent la baie de Dublin devant eux. Malgré les remarques agressives de Mulligan, Stephen lui demande quand Haines, un Anglais venant d'Oxford (il ne fait l'objet d'aucune description), va quitter la tour. Ce dernier avait vociféré toute la nuit dans son sommeil, ce qui avait terrifié Stephen. Mulligan répond vaguement. Il lui reproche alors de ne pas s'être agenouillé devant sa propre mère le jour de sa mort, alors que c'était sa dernière volonté. Stephen tente de se justifier et s'en sort en disant qu'il lui en veut d'avoir parlé de lui comme celui "dont la mère est crevée comme une bête".
La conversation se rompt rapidement et ils descendent rejoindre Haines pour le petit déjeuner. Alors qu'ils sont à table, la laitière frappe à la porte. Il s'ensuit un débat sur l'Irlande. Haines, qui parle l'irlandais, estime que chaque Irlandais devrait le parler aussi. Ils reviennent à table. Stephen explique qu'il doit passer à l'école pour se faire payer, Haines dit qu'il doit passer à la bibliothèque nationale et Mulligan veut aller prendre son bain de mer mensuel.
Plus tard, ils sortent de la tour et descendent le chemin vers la mer. Mulligan explique à Haines que Stephen a démontré "par l'algèbre que le petit-fils d'Hamlet est le grand-père de Shakespeare et qu'il est lui-même lefantôme de son propre père". Ce dernier ne souhaite pas répondre. Alors Mulligan s'éloigne en chantant. Il s'ensuit une discussion sur la religion entre Haines et Stephen.
Mulligan arrive à l'eau et rencontre des connaissances. Il parle d'un certain Bannon et d'une fille qui se révèlera être Molly Bloom, la fille de Leopold Bloom. Stephen se décide à partir pour l'école. Mulligan lui demande les clefs de la tour et de l'argent. Stephen s'exécute, se retourne et s'en va, faisant fi des appels de l'étudiant en médecine. En lui-même, il le traite "d'Usurpateur".
rongé mais abandonné en cours de route...

toujours prévu de refaire une autre tentative de lecture... 
peut-être en 2012 ?

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